Communiqué conjoint de l’Association des professeur.e.s et des professionnel.le.s de l’Université de Saint-Boniface (APPUSB), de l’Association des professeurs de l’École technique et professionnelle (APÉTP), du Personnel de soutien de l’Université de Saint-Boniface (PASA-USB) et de l’Association des étudiant.e.s de l’Université de Saint-Boniface (AÉUSB) à propos des compressions budgétaires aux établissements postsecondaires
200, avenue de la Cathédrale
Winnipeg, Manitoba R2H 0H7
********Pour diffusion immédiate********
27 avril 2020
Le 16 avril dernier, l’administration Pallister a sommé les établissements post-secondaires de la province de commencer à envisager des compressions budgétaires de l’ordre de 10 à 30 %. Cette annonce transmise aux universités et aux collèges s’inscrit dans une politique et une vision d’austérité qui visent à réduire les coûts dans les secteurs public et parapublic. Personne ne contestera que cet exercice de rationalisation économique figurait déjà au programme des politiciens conservateurs à la tête de l’Assemblée législative, et ce, longtemps avant la crise sanitaire déclenchée par la maladie à coronavirus.
L’Association des professeur.e.s et professionnel.le.s de l’Université de Saint-Boniface (APPUSB), l’Association des professeurs de l’École technique et professionnelle (APÉTP), le Personnel de soutien de l’Université de Saint-Boniface (PASA-USB) et l’Association étudiante de l’université de Saint-Boniface (AÉUSB) dénoncent avec la dernière énergie cette décision de monsieur Pallister, car nous sommes convaincus que ces mesures d’austérité augmenteront la détresse publique, isoleront et fragiliseront les personnes qui en seront les victimes.
Elles remettront aussi en question l’importance de nos établissements post-secondaires et limiteront leur marge de manœuvre de telle sorte qu’ils ne pourront plus remplir leur rôle aux meilleurs de leurs capacités. Nous n’étonnerons personne en rappelant que le parti-pris d’austérité de l’administration Pallister tranche sur les nombreuses initiatives de dépenses publiques dans les autres provinces canadiennes, ainsi que sur l’aide financière apportée par le gouvernement Trudeau à de plus en plus de citoyens canadiens au cours des cinq dernières semaines. Faut-il ajouter à tout cela que l’idée même de compressions budgétaires se heurte de plein fouet aux convictions de très nombreux économistes sur la façon d’affronter une crise sanitaire d’une telle ampleur et la récession qui fatalement s’ensuivra.
Selon Jean Valenti, le président de l’APPUSB, « plus les compressions budgétaires seront lourdes, plus les impacts seront catastrophiques pour les établissements post-secondaires du Manitoba et pour les perspectives d’avenir de nos jeunes adultes. Comme l’Université de Saint-Boniface œuvre dans un contexte linguistique minoritaire, les mesures d’austérité de Pallister pourraient avoir sur elle un impact encore plus négatif que sur les autres universités et collèges manitobains. »
Les plus touchés à court terme par la décision du gouvernement Pallister seront en effet les jeunes adultes manitobains. L’histoire récente nous enseigne que les inscriptions universitaires et collégiales augmentent pendant les périodes de crise (après-guerre, récession, épidémie, etc.). Les jeunes adultes décident sciemment alors de poursuivre leurs études, d’autres reviennent au sein des établissements post-secondaires dans l’espoir d’améliorer leurs perspectives d’emploi.
Quant aux personnes au chômage, les études universitaires ou collégiales leur semblent particulièrement indiquées pour multiplier leurs chances de réussite. Dans tous ces cas de figure, les établissements post-secondaires participent pleinement et activement à la formation d’une main-d’œuvre qualifiée et diversifiée, ainsi qu’à l’éducation et à la formation d’un citoyen avisé, critique et polyvalent. Nous croyons que ce sont là autant de qualités qui auront un impact des plus positifs lorsque la crise sanitaire relative à la COVID-19 sera enfin dernière nous. Il y aura une reprise et une relance de l’économie, il y aura des emplois disponibles, il y aura une demande forte des entreprises.
Pourquoi alors handicaper par des mesures d’austérité exorbitantes nos établissements post-secondaires, alors que leur rôle demeure plus que jamais d’une importance cruciale pour façonner le présent et l’avenir du Manitoba? Nous nous expliquons donc mal les compressions budgétaires exigées par l’administration Pallister. Pourquoi le premier ministre décide-t-il de s’attaquer aux établissements post-secondaires du Manitoba au moment où les universités et les collèges ont un rôle si important à jouer?
En outre, les compressions budgétaires exigées infligeront des dommages structurels sans précédent et peut-être même permanents à nos universités et à nos collèges. Elles mineront ainsi leur capacité à former et à éduquer nos jeunes et nos moins jeunes adultes; elles ralentiront considérablement la poursuite des activités de recherche et diminueront la qualité et la quantité des services que rendent les établissements post-secondaires à leurs communautés respectives, et ce, aussi bien à court terme qu’à long terme.
Nous dénonçons donc haut et fort les compressions budgétaires qui seront imposées par l’administration Pallister aux établissements postsecondaires de notre province. Nous considérons leurs services tout à fait essentiels en cette période de détresse collective exceptionnelle liée aux ravages de la maladie à coronavirus. Personne ne gagne à imposer des compressions budgétaires aussi draconiennes aux établissements postsecondaires manitobains, car ils constituent un secteur et un moteur indispensables de notre paysage économique et social.
Aujourd’hui plus que jamais, il faudrait investir davantage dans nos établissements postsecondaires, afin de leur donner toutes les ressources nécessaires pour qu’ils puissent mettre en œuvre tout leur plein potentiel. En effet, au lieu d’imposer des mesures d’austérité à court terme pour résoudre une crise sanitaire dont la fin arrivera, l’administration Pallister devrait plutôt songer à l’avenir de notre province, car les compressions budgétaires qu’il est sur le point d’annoncer auront un coût beaucoup plus élevé demain.
D’une voix commune et solidaire, nous exhortons le Premier ministre Pallister et le ministre Eichler à investir dans l’éducation postsecondaire, car nous y voyons une solution qui protégera à la fois notre économie, nos universités et nos collèges si importants pour elle. Qui plus est, cette solution créera les conditions favorables à un meilleur avenir pour nos jeunes et nos moins jeunes adultes qui comptent sur l’éducation pour leur donner des perspectives d’avenir véritablement dignes de ce nom.
-30-
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Jean Valenti, Président de l’APPUSB au (204) 219-1226 ou [email protected]
Jean Vouillon, Président de l’APÉTP au (204) 330-6679 ou [email protected]
Elizabeth Labbé, Présidente de l’AÉUSB au (204) 218-5843 ou [email protected]