La Direction de l’USB choisit la médiation

Pour sortir de l’impasse

Avec plus de 500 lettres, l’APPUSB a reçu l’appui de la communauté francophone, des leaders politiques et du monde universitaire, à l’échelle provinciale, nationale, et même internationale. Ses membres ont exprimé leur très grande solidarité et détermination à obtenir des conditions justes et équitables pour garantir le cadre d’apprentissage des étudiants de demain. Toute la mobilisation de l’APPUSB a souligné l’importance de revenir à la table des négociations. Malheureusement, la direction de l’USB n’a pas répondu à cet appel. Elle est tout de même arrivée à la conclusion que les négociations étaient dans une impasse et qu’il était nécessaire de les faire aboutir. C’est dans cet état d’esprit qu’elle a proposé, en juin dernier, une médiation indépendante. Fidèle à sa volonté d’en venir à une entente satisfaisante dans les meilleurs délais possibles, l’APPUSB a accepté de participer à cette nouvelle stratégie de négociation. 

Une médiation indépendante 

Le travail d’un médiateur indépendant est complexe. Ce spécialiste du droit du travail est normalement une personne bien au fait des attentes entre employeurs et employés, ainsi que de l’évolution du contexte économique. Elle devrait également avoir une profonde compréhension de l’université, de sa mission d’excellence en recherche et en enseignement et du contexte plus général de l’éducation, de son marché du travail ainsi que du contexte linguistique qui influence ces paramètres. 

C’est aussi une personne qui, de par son indépendance, travaille pour les intérêts des deux parties. Il ne s’agit donc pas d’un avis partisan, ni de la défense d’un seul point de vue. Contrairement à un arbitrage, dont la décision est contraignante, le médiateur propose une solution que chacune des parties est libre de refuser. Si la médiation est efficace, c’est que les deux parties constatent que leurs intérêts ont été le mieux protégés dans le compromis qui est proposé. Il n’y a donc pas de fautifs ou d’innocents. Le but est de trouver une entente acceptable pour tous. 

Une voie sans garantie

Le travail est par conséquent fait d’équilibre, de nuances et de justesse. Cependant, c’est justement parce qu’il faut trouver le meilleur compromis, que le travail de médiation est chronophage. La personne responsable de la médiation doit collecter et analyser toutes les informations pertinentes de toutes les parties prenantes. C’est donc un travail d’enquête, d’analyse, d’élaboration de solutions, d’explications et d’ajustements qui demeure complexe. 

La médiation est donc une bonne solution lorsque les discussions se trouvent dans une impasse et que le retour à la table des négociations ne donne toujours pas lieu au rétablissement du dialogue. Mais il faut être réaliste. Il est possible que les propositions amenées par la médiation ne soient pas parfaites. De plus, l’une ou l’autre des parties demeure libre de refuser les propositions avancées par la médiation. 

Nous sommes heureux d’annoncer que les deux parties se sont accordées sur un médiateur, familier avec le monde universitaire et les enjeux spécifiques aux francophones en situation minoritaire. Des séances préparatoires ont eu lieu dans le courant de l’été et des rencontres rassemblant toutes les parties sont prévues pour la fin du mois d’août. 

Pour un retour à un dialogue direct et constructif

L’APPUSB est persuadée qu’il est important de rétablir le dialogue et de parvenir le plus tôt que possible à une entente. Le 6 juillet, l’USB a enfin publié ses états financiers jusqu’au 31 mars 2023 et confirme à nouveau, une excellente santé financière. C’est pourquoi le comité de négociations de l’APPSUB a présenté à nouveau une contre-proposition sans préjudice, le 31 juillet

Cette nouvelle proposition parvient aux mêmes objectifs pour lesquels le comité de négociations a été mandaté. D’ici au terme de la convention collective, l’écart qui sépare les membres de l’APPUSB à leurs homologues de l’Université de Winnipeg et de la DSFM sera grandement réduit. 

Notre comité de négociation pense que c’est un excellent compromis, offrant une sortie de crise rapide et permettant à l’une et l’autre des parties d’y trouver son compte. L’APPUSB a expliqué sur les ondes de Radio Canada et au journal La Liberté que c’était une belle opportunité pour sortir de la crise. Cependant, notre comité de négociation a appris que la direction de l’USB refusait cette proposition. 

Déterminé.e.s à trouver une issue pour le bien de tous

Tous les membres de l’APPUSB, les étudiants et la communauté souhaitent un règlement de la situation dans les plus brefs délais. C’est pour cette raison que le comité de négociations s’est rendu disponible tout l’été et qu’il œuvre depuis sans relâche pour parvenir à une entente. Nous sommes optimistes, mais nous demeurons cependant réalistes. 

Nous espérons que la médiation indépendante, qui aboutira à la fin du mois d’août, permettra d’établir des principes pour une entente juste et équitable. Une telle entente assurerait le fonctionnement au quotidien de notre université parce que les conditions de travail des professeurs et professionnels ont un impact direct sur les conditions d’apprentissage des étudiants. Nous sommes d’ailleurs convaincus, que ce n’est pas la seule et unique voie pour une sortie de crise. Les membres de l’APPUSB appellent la direction de l’USB à revenir à la table des négociations. Un entretien accordé à Radio Canada insiste sur ce point : il est urgent de trouver une solution à la situation actuelle. C’est par obligation pour nos étudiants, nos collègues, ainsi que pour notre université, que nous devons rétablir un dialogue sincère et constructif, parvenir à une entente juste et équitable et garantir la pérennité de l’USB. Il en va de l’avenir même de la communauté francophone du Manitoba.