Pour des conditions de travail équitables

Les professeur.e.s, professionnel.le.s enseignant.e.s et les professionnel.le.s de l’APPUSB se mobilisent aujourd’hui pour obtenir des conditions de travail équitables. Au cœur du problème se trouve la question de définir des conditions de travail justes ainsi que ce qui constitue une situation d’équité. 

Des institutions où le travail est comparable

Les membres de l’APPUSB ne travaillent pas en vase clos. Ils doivent comparer leurs conditions à celles de leurs homologues locaux qui effectuent un travail similaire. Pour les professeur.e.s dont le travail comprend des tâches d’enseignement, de recherche et de service à la communauté, le comparable est le corps professoral de l’Université de Winnipeg (UofW), une université qui, comme l’USB, se concentre surtout sur des programmes de premiers cycle. Pour les professionnel.le.s enseignant.e.s et professionnel.le.s, ce sont les employés de la DSFM qui s’avèrent être nos comparables car ils offrent un enseignement et des services d’appui à la communauté francophone du Manitoba. Cette comparaison avait été reconnue à la fois par la partie syndicale et la partie patronale lors de la ronde de négociations de 2012-2016.

Cette comparaison n’est certainement pas parfaite. En effet, si on compare la charge d’enseignement, les professeur.e.s de l’USB enseignent six cours par année, alors que ceux de UofW n’en n’assument que cinq. Le travail effectué par les professionnel.le.s enseignant.e.s et professionnel.le.s est aussi très différent des professionnel.le.s de la DSFM, compte tenu du fait qu’il ne s’agit pas d’un curriculum pré-établi par la province comme pour la DSFM, mais de cours entièrement créés par ceux-ci. 

L’exercice de comparaison, aussi imparfait soit-il, reste pourtant nécessaire, puisqu’il permet de comprendre où les professeur.e.s, professionnel.le.s enseignant.e.s et les professionnel.le.s de l’APPUSB se situent par rapport à leurs homologues.

Une détérioration qui ne cesse d’empirer

En 2015, les membres de l’APPUSB étaient rémunérés de manière quasiment similaire à leurs homologues: 100 % avec UofW et 99 % avec la DSFM. En 2019 et en 2020, un écart a commencé à se creuser: le salaire des membres de l’APPUSB ne représentant plus que 94 % de ceux de UofW et 92 % de ceux de la DSFM.

Il faut noter que les années 2019 et 2020 sont conformes à la convention collective en vigueur et que les membres de l’APPUSB travaillent toujours dans le cadre de cette convention qui est pourtant échue. 

Si nous avions accepté l’offre proposée par la Direction de l’USB en décembre 2022 (6 % sur quatre ans) le salaire de nos professionnel.le.s enseignant.e.s n’aurait plus représenté qu’un maigre 88 % du salaire qu’ils auraient pu obtenir en travaillant plutôt pour la DSFM. Sur une année, c’est une perte supplémentaire de 5 % entre 2020 et 2021. 

Puisque UofW est en négociation depuis 2021 et la DSFM depuis 2022, il est difficile de mesurer l’écart qui nous séparerait avec nos collègues universitaires. En revanche, l’écart avec leurs homologues de UofM, lui, s’est considérablement creusé. En 2015, la différence de rémunération entre les professeur.e.s de l’USB et ceux de UofM était de 1 %. Sept ans plus tard, il est à plus de 13 % (2022).

Chaque colonne représente la rémunération obtenue à l’USB par rapport à leurs homologues de UofM (bleu), UofW (rouge) et la DSFM (jaune). Si ce ratio se trouvait entre 94% et 99.6% en 2015, il n’a fait que de diminuer dans les années suivantes. 

Des enjeux plus larges

Les professeur.e.s, professionnel.le.s enseignant.e.s et les professionnel.le.s de l’APPUSB ne demandent pas la lune. Les propositions qu’ils ont soumises à la table des négociations ne visent même pas à rattraper ses comparables mais à réduire l’écart qui les sépare d’eux. 

Or, cette discussion sur les conditions de travail et leur détérioration depuis 2015 ne devrait pas détourner l’attention de l’enjeu principal. La raison pour laquelle les professeur.e.s, professionnel.le.s enseignant.e.s et les professionnel.le.s de l’APPUSB se mobilisent aujourd’hui n’est pas uniquement pour demander des conditions plus équitables. C’est aussi et surtout parce que maintenir de telles conditions de travail met en péril le cadre d’apprentissage des étudiant.e.s et la pérennité de l’institution.