Le monde académique, politique et communautaire solidaire pour la réussite universitaire

Depuis le 14 juin, l’APPUSB a lancé une campagne de mobilisation visant à obtenir le soutien de la communauté. Une semaine plus tard, il est temps de faire le bilan. 

Couverture médiatique et présence dans la communauté

Le jour du lancement de la campagne, Radio-Canada Manitoba nous accordait un segment dans son téléjournal (6’05), un article en ligne ainsi qu’une couverture en direct lors des informations à la radio. Le journal La Liberté a quant à lui dédié un article de fond, traitant dans les détails, l’étendue des enjeux associés à ces négociations collectives. Au lendemain de cette campagne, le Winnipeg Free Press faisait connaître au lectorat anglophone notre mobilisation et le 6 à 9 de Radio Canada s’entretenait avec nous pour mieux comprendre nos attentes.

Les organismes de la francophonie ont pu constater la mobilisation de nos membres lors des jeudis de la francophonie et la radio l’Envol en a profité pour s’entretenir avec notre Président, Patrick Noël. Bien sûr, nos membres n’ont pas hésité à porter un autocollant, à distribuer des dépliants et à répondre aux questions lors d’événements publics dans la communauté. Les personnes avec qui nous avons parlé sont étonnées de réaliser que nous sommes sans contrat depuis trois ans. Elles ont été encore plus choquées d’apprendre que nous gagnons presque 15 % en moins que nos homologues de UofW ou de la DSFM. Par conséquent, personne n’est surpris qu’une telle situation puisse avoir un impact sur nos capacités de rétention et de recrutement, et par conséquent, sur la pérennité de l’USB et toute la vitalité et l’avenir de la communauté francophone du Manitoba.

Solidaires pour l’université de demain

Nous avons invité nos membres, des ancien.ne.s et futur.e.s diplômés de l’USB et d’ailleurs, à montrer leur solidarité avec les étudiants de demain en postant une photo d’eux sur Twitter ou en nous l’envoyant, avec l’autorisation de la publier. Ces photos nous montrent le visage des personnes qui font de l’USB un lieu d’échange et d’apprentissage unique au Canada. Elles démontrent surtout que nous sommes unis, peu importe notre âge ou notre origine socio-culturelle, pour l’excellence en recherche et en enseignement en français.
Les autres membres de la communauté de l’USB ont également fait part de leur soutien. La présidente de l’Association étudiante a exprimé son inquiétude en raison de la relation inversement proportionnelle que subissent les étudiants. Bien que les frais de scolarité aient augmenté, le salaire des professeur.e.s et des professionnel.le.s n’a fait que baisser par rapport à leurs homologues de la province. Le conseil de direction de l’Association des professeurs des études collégiales (APEC) à l’USB a également manifesté son soutien et insiste sur le lien entre l’octroi de conditions de travail équitables d’une part, «une éducation et une recherche de haut niveau» et «l’avenir de la communauté franco-manitobaine» d’autre part.

Soutien politique, académique et communautaire

Une campagne de lettres envoyées au bureau du rectorat, avec la Présidente de l’Association étudiante de l’USB et notre président de l’APPUSB en copie conforme, a récolté 440 envois du lundi 19 juin à 9h00 jusqu’au jeudi 20h. 

Le monde politique s’est très clairement affirmé en soutien à notre mobilisation. Le chef du parti libéral Dougald Lamont et représentant de Saint-Boniface a insisté sur son soutien: «En tant que membres du parti Libéral du Manitoba, nous considérons que l’éducation post-secondaire est une pièce essentielle de l’éducation dans notre province et que le Manitoba doit s’assurer que toutes ses institutions post-secondaires puissent bénéficier du soutien nécessaire pour la recherche et l’enseignement.» Robert Loiselle, candidat NPD pour Saint-Boniface, a soutenu la campagne de mobilisation aussitôt qu’elle a pris forme: « Nous voulons tous que l’USB demeure un lieu de travail de premier plan dans notre communauté ainsi qu’un établissement phare de la Francophonie manitobaine.» Le NPD a également affirmé son soutien: «Nous croyons qu’il est temps de bâtir sur les forces du Manitoba et que cela commence par un investissement dans l’Université Saint-Boniface, son corps professoral, ses étudiants et son personnel.»   

La communauté francophone du Manitoba s’est mobilisée pour nous soutenir. Nous pouvons compter sur le soutien des plus grands défenseurs de la francophonie; d’auteurs, d’artistes et d’acteurs du monde culturel qui font rayonner notre communauté; d’activistes essentiels à la vitalité de notre communauté; ainsi que d’experts scientifiques renommés dans tout le Canada. Des membres de la francophonie canadienne plus large nous manifestent également leur solidarité. Notons qu’il y a aussi plusieurs membres de la communauté anglophone de Winnipeg qui attachent aussi une importance à ce que l’USB apporte à la société manitobaine. Dans plusieurs de leurs messages, ils soulignent que c’est faire preuve de leadership que de trouver les compromis et les solutions pour le bien de tous. 

Enfin, le monde académique montre que l’USB fait partie intégrante d’une communauté plus large de scientifiques qui dépasse de loin les murs de notre université. Les lettres de soutien nous viennent de nos collègues du Manitoba (UofW, UofM, Brandon) du Canada francophone (uMontreal, uOttawa, uMoncton, uLaval, UQAC, UQTR, UQAM, UQO, uStAnne). Le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université de l’Ontario français, affirme que «Travailler dans un environnement sain avec des charges de travail raisonnables et des salaires équitables et en parité avec le milieu n’est pas un privilège, mais un droit.» Des professeur.e.s de plusieurs universités anglophones nous ont également témoigné leur soutien (Acadia, Alberta, Cape Breton, Concordia, Bishops, UBC, Mount St-Vincent, New Brunswick, Regina, Simon Fraser, St-François Xavier, St. Mary’s, Trent, Western U, Windsor, York). De nombreuses universités internationales (Dartmouth, George Washington U, U of Illinois at Chicago, ENS Lyon, Rutgers, St Norbert college, Stanford, Tufts) ont exprimé leur solidarité. Ce soutien nous montre qu’une communauté scientifique large a de l’estime pour la contribution de chercheurs venant d’une université de petite taille, évoluant en contexte linguistique minoritaire, avec tout ce que cela comporte comme défis. Nos étudiants peuvent être assurés d’avoir pour professeur.e.s et professionnel.le.s des scientifiques impliqués dans la recherche internationale.

Le rayonnement d’une université

Comme le disait un collègue qui se reconnaîtra, nous ne sommes pas une petite université, mais une grande université de petite taille. Le retour que nous avons reçu de nos collègues, partenaires et ami.e.s de la communauté montre qu’il est plus que nécessaire d’assurer des conditions de travail équitables dans le but de faire face aux défis de rétention et de recrutement ainsi que de garantir un cadre d’apprentissage pour les étudiants de demain. Il en va de l’avenir de la communauté francophone du Manitoba.

Des membres de l’APPUSB profitaient des jeudis francophones pour parler de leur mobilisation à la communauté.